Outils du quotidien pour l'enseignant

 

Allez comprendre cette maîtresse qui laisse sa classe libre de… travailler !

Voilà une période de passée et j’ai retrouvé dès les premiers jours ce que j’appelle en souriant « ma petite usine », car ils sont de retour mes petits « travailleurs ».

 

 

 

Oui je sais, les programmes 2015 nous rappellent la place du jeu et moi je les fais travailler… mais c’est important le travail dans leur petite tête. C’est même très sérieux, et certains grands travaux peuvent leur prendre plusieurs jours. 

La place du jeu, telle que donnée par les programmes 2015 est un renfort des activités de manipulation, d'expérimentation, des échanges langagiers… et surtout, surtout, c’est l’abolition de la fiche de travail !

Pourvu que tous mes collègues m’entendent, même ceux d’élémentaire, car la richesse est dans l’action. L’action qui porte l’imagination, la création, la planification, la mémorisation, l’exécution, l’évaluation. 

Agir c'est apprendre, apprendre c'est être actif! 

Les enfants arrivent chaque matin, s’emparent avec avidité des matériels et se mettent au travail, la petite vie de classe avance, chacun à son rythme et cette année avec un triple niveau 3-6 ans maternelle, c’est le bonheur ! La coopération entre enfants d’âges différents est omniprésente. La bienveillance entre aux aussi. Les regards et sourires complices que m’adressent les plus grands lorsqu’ils réparent les « petites bêtises » des plus jeunes en disent long.

Un regard extérieur sur ma classe soulève nécessairement des questionnements face à cet OPNI (Organisation Pédagogique Nouvellement Identifiée).

 

Au quotidien, comment savoir qui fait quoi ? Qui maîtrise quelle compétence ? Comment gérer les différents temps ?

Emploi du temps

Emploi du temps similaire à celui que j’avais l’année passée avec des MS/GS.

Les matinées sont consacrées aux activités individuelles autonomes sur une base Montessori, je dis une base parce que je ne suis pas puriste Montessori et même je militerais pour une adaptation intelligente des pratiques et matériels proposés du moment que sont respectés les principes de mise en  place et le décalogue.

J’ai affiné mes propositions d’activité l’après-midi pour les GS, pendant le repos des plus jeunes soit 45 min, en labellisant les jours. Ainsi le lundi nous travaillons l’écriture (Méthode Dumont), le mardi nous travaillons la phonologie, le jeudi la résolution de problème, le vendredi l’art plastique. Pourquoi ces temps spécifiques ?

Tout d’abord, les plus grands ont en main tout ce qu’il faut pour construire leurs savoirs à travers les échanges qu’ils mènent pour réaliser le travail proposé l’après-midi. Je dis bien proposé car ils ont la possibilité de refuser, et de faire le travail à un autre moment. À tous ceux qui pensent qu’un enfant doit accepter de travailler sous la contrainte, je propose de déménager sous une dictature pour tester l’efficacité de la méthode. Je préfère faire confiance à l’enfant, au groupe, et attendre que vienne le moment opportun, que s’éveille l’intérêt qui portera des fruits d’apprentissage bien plus pérennes. Les activités proposées deviennent plateau de travail et sont à disposition dans la classe dès le lendemain. J’ai rarement des refus, et toujours des reprises dans les semaines suivantes. 

Ensuite, parce que cela crée une passerelle entre mon fonctionnement individuel autonome et les propositions pédagogiques plus classiques qu'ils rencontreront les années suivantes, dès le CP.

Le suivi des enfants

Il prend deux formes : le suivi des activités présentées qui me donne les parcours d’apprentissage et le suivi des progrès de chaque enfant qui me permet de m’assurer de l’acquisition des compétences en adéquation avec les programmes de 2015.

Ce qui lie ces deux suivis est le travail initial que j’ai réalisé : vérifier le lien entre les programmes de 2015 et les activités individuelles autonomes proposées. Ceci étant posé, les matériels connus et associés aux compétences travaillées, la progression des matériels mise en cohérence avec les observables des compétences attendues, je peux partir de ma base d’activités.

Le suivi des activités est fait sur des tableaux affichés dans les différentes aires de la classe. Un codage simple me permet de suivre l’avancée des enfants. 

 

Avantage notable, mon ATSEM (qui est une perle…) ou l’AVS, peuvent renseigner le tableau (pratiqué, maîtrisé), je reste celle qui valide, mais parfois c’est elle qui attire mon attention sur certains travaux d’enfants. Avoir les yeux sur 26 à la fois, c’est compliqué.

 

 

Pour le suivi des progrès, j’utilise (comme mes deux collègues de l’école) le logiciel « je valide » sur tablette numérique. Gain de temps clarté, efficacité, je ne lui trouve que des avantages. Il permet de valider un observable, une compétence en associant l’enfant : photo, dictée à l’adulte, enregistrement sonore, vidéo. Il est en complète adéquation avec les nouveaux programmes et permet une communication très dynamique avec les parents.

Cahier journal? ???

Super tout ça, mais si demain tu te casses la jambe, comment fait ta remplaçante ?

Tout d’abord je veux la rassurer. Elle aura tout le temps de prendre connaissance des documents parce que les enfants travailleront sans elle !  Au moins au début…

Il y a donc dans la classe affichés :  l’emploi du temps, la liste des élèves (trombinoscope), les règles de travail et les règles de vie et de la cour de récréation en positif ainsi que les affichages utiles (différents référentiels de la classe) et les consignes de sécurité.

Je tiens aussi un cahier journal renseigné à postériori. J’y note jour après jour les présentations faites, les albums lus, les activités de l’après-midi et l’EPS, les projets.  C’est une trame simple. J’avais tenté l’année dernière un cahier journal prévisionnel sur une à deux semaines, mais c’était antinomique avec le principe de liberté de choix et je me noyais dans un outil inefficace, je l’ai abandonné au bout d’une période.

 

A chacun ses outils!

Ce qui guide mon choix d’outil : la facilité d’utilisation, l’adéquation à ma pratique, la disponibilité à mes élèves lorsque je suis en classe, la réponse aux exigences de mon métier pour la réussite de tous. 

Point professionnel education nationale

Un BO  qu’il est utile de parcourir, un positionnement simple et intelligent de notre profession.

 

Référentiel des compétences professionnelles des métiers du professorat et de l'éducation

http://www.education.gouv.fr/pid25535/bulletin_officiel.html?cid_bo=73066

 

 

Documents qu’il est obligatoire de présenter ou afficher dans chaque classe :

 

       Le registre d’appel conformément à l’article L6131-5 du code de l’éducation.

       Le Livret scolaire de chaque élève.

 

       L’affichage des consignes de sécurité est obligatoire en application de la réglementation en vigueur dans tous les édifices publics.

 

Voilà pour les obligations « administratives » rappelons par ailleurs que: 

       L’affichage des progressions ou programmations n’est plus obligatoire depuis la publication des programmes 2008. Il est inutile en classe de cycle, CQFD la classe de cycle devrait être le modèle de fonctionnement!

       Le cahier journal (ou journal de classe) a été supprimé par arrêté du 14 octobre 1881 et jamais rétabli depuis par aucun texte.

 

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Commentaires: 4
  • #1

    Julie M (mardi, 20 décembre 2016 22:41)

    Juste merci.
    Merci pour ton partage d'expérience, merci pour ce ton rassurant, merci de prendre le temps de nous expliquer tout ça, merci de raconter cette expérience, etc.
    Même si on a foi en notre pédagogie, on se pose toujours tellement de questions...
    J'ai hâte de lire le prochain article !

  • #2

    FannyL (mercredi, 21 décembre 2016 07:58)

    Merci Julie pour ton message d'encouragement.

  • #3

    Cat (mardi, 16 avril 2019 15:31)

    Merci pour ce partage, en pleine période de transition, c'est rassurant de te lire.

  • #4

    FannyL (mardi, 16 avril 2019 21:17)

    Merci pour ce message, c’est avec plaisir que je vois toujours plus de collègues aller vers les pédagogies actives et s’interresser aux travaux de Maria Montessori. Les années se suivent dans ma classe 3 / 6 ans et ne se ressemblent pas toutes. Parfois la difficulté des profils des enfants accueillis écorche la routine d’une classe vécue jusqu’alors comme un petit monde parfait. Pourtant, dès qu’on se met à distance et qu’on observe, il est une évidence : la liberté de choix, l’action, la confiance en l’enfant et l’education à la paix voilà ce qui sauve la classe et fait progresser tous les enfants. Pour rien au monde je ne reviendrais en arrière.
    Belle route Cat sur les chemins Montessorien!