Les periodes sensibles


Éduquer : cultiver le désir d’apprendre chez l’enfant.

 

Pour Maria Montessori, « l’enfant fait sa propre chair mentale en se servant de ce qui l’environne.  Véritable chimiste mental, il opère une transformation chimique, les impressions ne font pas que pénétrer dans son esprit : elles le forment, elles s’incarnent.»

Durant la toute petite enfance, cette imprégnation est inconsciente, elle résulte d’un amour inconditionnel pour ce qui l’entoure. Il ne trie pas, ne juge pas, n’évalue pas.

Vers 3 ans, l’enfant prend progressivement conscience de l’organisation du monde autour de lui. Dans la stabilité de ce monde, il trouve ce qui le rassure pour lui permettre de progresser. Mais les informations reçues sont nombreuses, il lui faut les transformer en connaissances, les conceptualiser, activité de haut niveau cognitif. Il va alors commencer à « réduire la complexité du monde et mettre de l’ordre dans ses connaissances en les subdivisant en catégories. Ces catégories sont impliquées dans toutes les activités cognitives, des plus simples aux plus complexes : identifier, déduire, désigner, représenter, abstraire les relations, mémoriser, rappeler, apprendre… »  (Annie Pourtier CPC, Apprendre à catégoriser à l’école maternelle).

Maria Montessori constate que dans le désir d’apprendre chez l’enfant se manifestent plusieurs périodes caractérisées par une sensibilité différente à certains aspects de l’environnement. Période d’intense avidité pour le langage, la coordination du mouvement, l’ordre, le raffinement des sens, le développement social. Ces périodes qui se suivent, se chevauchent, entrent en résonnance. Elles sont transitoires et se caractérisent par une intense activité qui se prolonge sur un long moment, une concentration spontanée, signe d’une construction intérieure. Au cours de chaque période sensible se met en place une interaction forte entre l’enfant et le milieu. Il va mettre en œuvre ses sens pour s’emparer du monde. « Les sens sont des organes de préhension du monde extérieur, nécessaires à l’intelligence, comme la main est l’organe de préhension des choses matérielles nécessaires au corps. Mais les sens et la main peuvent s’affiner au-delà de leur simple rôle… L’éducation qui élève l’intelligence doit élever toujours davantage ces deux moyens, capables de se perfectionner indéfiniment. »

 

La préparation du milieu, l’ambiance, s’appuie sur les périodes sensibles des enfants pour proposer des matériels qui « l’invitent à agir, à accomplir un travail vrai dans un but réel » qui les mène à l’exploration libre du monde, à la recherche de la perfection. Les apprentissages de l’enfant deviennent alors une résultante naturelle de sa curiosité insatiable et de son irréfrénable besoin de mouvement.

 

Quatre aires sont proposées dans les maisons des enfants : vie pratique, vie sensorielle, langage et mathématiques pour aider au développement de l’enfant guidé par les périodes sensibles.

 

Pour chaque aire, une correspondance avec le Programme de l’école maternelle 2015 permet la mise en place dans les classes maternelles.

 

Citations extraites de M. Montessori, Pédagogie scientifique tome 1 la maison des enfants.

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